Installé dans le dernier atelier du peintre romantique, le musée Delacroix est un lieu de mémoire, de création et de vie. A ce sujet, Delacroix écrivait dans son journal : "La vue de mon petit jardin et l’aspect riant de mon atelier me causent toujours un sentiment de plaisir."
Passionné de culture, d'histoire et de patrimoine, Christophe Février président du groupe Les Manufactures Février, mécène du Louvre et féru d’art, a souhaité faire découvrir à ses collaborateurs, partenaires et clients, le processus créatif de ce grand maitre de la peinture romantique du XIXe siècle et son laboratoire intime.
Retour en images de la visité privée du musée Delacroix lors de l’exposition "Dans l’atelier, la création à l’œuvre" en septembre dernier.
L’occasion d’admirer un ensemble d’œuvres du maitre ponctué par quelques œuvres d’artistes contemporains
dont Laurent Pernot, Anne-Lise Broyer et Jerôme Zonder. Ils décrivent leur relation spécifique à l’atelier :
« Pour Laurent Pernot, l’atelier est un lieu de recherche et d’actions ; un endroit où les idées sont soumises à l’épreuve de la matière, telles des graines qui germeront ou non ; un refuge solitaire à l’abri des distractions et des agitations humaines. L’atelier est comme un jardin dont il faut prendre soin sans interruption afin de préserver sa fertilité. C’est aussi un lieu où l’on dépense temps et énergie pour ses réalisations. »[1]
Dans le travail de Laurent Pernot, la mémoire est un sujet essentiel. Son œuvre MEMORIA, installée dans le jardin, est le résultat d’un geste de dégradation d’un mot constitué de lettres de pierre. L’œuvre évoque la fonction muséale et donc mémorielle du lieu.
De son côté Jérôme Zonder, présente un grand dessin, une figure couchée, composée ou plutôt décomposée en quatre parties ; comme un possible assemblage de moments, de genres, le temps d’un corps qui se rêve. L’artiste souligne ainsi l’héritage de Delacroix, toujours vivant, maillon essentiel de l’art figuratif moderne. [2]Zonder questionne aussi l’image comme système de représentation, faisant cohabiter le tout et la partie, le proche et le lointain.
Anne-Lise Broyer, quant à elle, a choisi, en concevant le miroir dans lequel se reflète le jardin de Delacroix, d’associer le goût pour la nature du peintre à l’intimité de l’espace de son atelier. Son œuvre embrasse trois lieux différents que Delacroix fréquentait : le parc de George Sand à Nohant, le jardin de sa maison de Champrosay, celui de son atelier. Espace et temps ne font plus qu’un et le visiteur est invité à guetter l’image des souvenirs du peintre ainsi réinventés. [3]Delacroix écrivait dans son Journal : « Dans la peinture, il s’établit comme un pont mystérieux entre l’âme des personnages et celle du spectateur. »[4]
Musée national Eugène Delacroix
Exposition "Dans l’atelier, la création à l’œuvre"
Du 15 mai au 30 septembre 2019
Commissaires : Dominique de Font-Réaulx, musée du Louvre, et Léa Bismuth pour l’art contemporain.
Laurent Pernot, Memoria, 2019
Pierre reconstituée, acier
Production spécifique Musée national Eugène-Delacroix
Jérôme Zonder, Je est un autre, 2019
Fusain, mine graphite et impression sur papier
Production Musée national Eugène-Delacroix
Anne-Lise Broyer, Champrosay, 2019
Miroir au tain gratté sur tirage argentique contrecollé sur aluminium
Œuvre réalisée avec le soutien de La Galerie Particulière, Paris
[1] Dominique de Font-Réaulx et Léa Bismuth Dans l’atelier, la création à l’oeuvre Louvre Éditions / Le Passage, 2019
[2] Dominique de Font-Réaulx et Léa Bismuth Dans l’atelier, la création à l’oeuvre Louvre Éditions / Le Passage, 2019
[3] Dominique de Font-Réaulx et Léa Bismuth Dans l’atelier, la création à l’oeuvre Louvre Éditions / Le Passage, 2019
[4] EUGÈNE DELACROIX, Journal, octobre 1822, nouvelle éd. intégrale établie par Michèle Hannoosh, Paris, José Corti, 2009, tome 1, p. 90